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Tracé définitif de la page 10 |
le désordre structuré : des lignes fuyant dans tous les sens et vers l'infini (noter les perspectives),
la plus dynamique ici étant représentée par le métro fonçant droit vers les profondeurs. Terminus "Géhenne". Il y a encore des traces
de sang sur le bouclier, à gauche. La structure des Enfers, ce serait une espèce de grand labyrinthe, tout de pierre, aux ornement classiques, solennels mais dénudés. On peut voir, au-dessus du fragment de plafond, la "hideuse multitude qui se rue éternellement, qui va éclatant de rire, ne pouvant plus sourire" :
silencieuse, anonyme, lente car lasse d'un calvaire pour l'éternité, solennelle face à la vanité de l'expression des souffrances qu'elle endure dans un enfer
dont on aperçoit l'arrière-fond aux couleurs de ciel nocturne en feu. Et enfin, comme le minotaure dans son labyrinthe, le Diable errerait dans ses Enfers.
J'annonçais, donc, un enterrement grotesque...
Mais cultivé ! Pendant que le curé se met à citer Edgar Poe (La Maison Usher), le fossoyeur chante
- Mike Oldfield, en soi, ce n'est pas littéraire ; en revanche, chanter durant l'enterrement, c'est ici un
clin d'œil aux funérailles "premier prix" que relate Boris Vian dans l'Ecume des Jours :
pour avoir un enterrement digne, il faut y mettre le prix.
Je reviens sur l'image à laquelle j'aurais à la rigueur aimé consacrer toute une page : l'underground.
Les entrailles de la Terre, ce sont bien évidemment les Enfers, la connotation première de l'Underground (cf. les
commentaires sur le métro au début de cette BD).
Des couleurs pour égayer l'enterrement
(183 Ko)
Alors les Enfers dans ma vision, ce sont :
Je retiens l'art classique pour sa rigueur impersonnelle, sont aptitude à restituer par ses seules techniques la félicité comme la douleur, mais
en laissant la totalité de l'émotion à discrétion de qui le contemple.
Des chaînes pendent, des toiles d'araignées alourdies de poussière aussi.